STEINBACH Eglise Saint-Morand

Historique :

La première église :
Steinbach est cité pour la première fois en 1187, lorsque le Pape Grégoire VIII confirma les possessions de l’abbaye de Lucelle en citant nommément Steinbach pour son cellier et ses vignes. A cette époque, Steinbach était dotée d’une petite église romane, orientée est-ouest de neuf mètres par vingt, dédiée à saint Mathias. Vers 1663 elle était dédiée à saint Morand.
La deuxième église :
Construite en 1873, selon les plans de Joseph Langenstein, orientée sud-nord, elle fut aussi dédiée à saint-Morand.
Lors de la première guerre mondiale, Steinbach eut à subir d’intenses bombardements et l’église fut très endommagée en 1914-1915, lorsque le 152ème Régiment d’infanterie française prit possession du village, avant de monter combattre au Hartmannswillerkopf (dit Vieil-Armand).
La troisième église :
L’église actuelle, de style néogothique, fut construite en 1926 sur les fondations du sanctuaire précédent sous la direction de l’architecte Louis Schwartz. La première pierre fut posée le 24 mai 1926. L’église fut consacrée le 16 juin 1935. Elle a été rénovée en 2001.

Le porche :

Le tympan principal évoque la Passion du Christ.
Autour du Sacré-Coeur, couronné d’épines, notez la présence symbolique du roseau, du flagelle, de la lance, de l’éponge et des trois clous.
Au dessus, le monogramme du Christ : ΙΗΣ (Jésus s’écrivant ΙΗΣΟΥΣ)
flanqué des lettres A et Ω (Je suis le commencement et la fin (apocalypse 22,13))
En-dessous : QUE VOTRE REGNE ARRIVE !

Les boiseries :
Cette église est remarquable pour la finesse et l’harmonie de ses boiseries.
Dans le choeur, admirez ce bas-relief de la Visitation qui fait face à celui du Roi David jouant de la harpe.

Magnificat anima mea Dominum : mon âme exalte le Setgneur
Deus in adjutorium meum intende : Dieu, viens à mon aide (psaume 70)

Les anges veillent sur les stalles

Effigie de Saint Morand sur la poignée de la porte de l’église

Saint Morand :
Saint Morand est né vers 1050. Il vint évangéliser nos contrées et termina sa vie à Altkirch où il avait fondé un prieuré. Il s’éteignit en 1115. La canonisation de Morand aurait eu lieu en 1181. Un siècle plus tard, en 1287, une confrérie en l’honneur de la Vierge et de Saint-Morand fut fondée.
Elle comprenait des personnalités de Steinbach où le prieuré possédait des vignes.
Cette confrérie avait été créée pour subvenir aux âmes du purgatoire (le lien avec la part des anges bien connue des viticulteurs n’est pas attesté).
Il est le patron des vignerons.
Ce n’est pourtant qu’après la guerre de trente ans que le vocable de Saint-Morand se retrouve associé avec certitude à l’église de Steinbach.

Les vitraux :
La thématique des vitraux réalisés en 1928 par le maître verrier Joseph Ehrisman décline les mystères du Rosaire tel qu’il était prié autrefois :

Les cinq vitraux du bas-côté droit présentent le mystère joyeux :

 

L’Annonciation
La Visitation
La Nativité
La Présentation au Temple
Jésus parmi les docteurs de la Loi

 

Les cinq vitraux du bas-côté gauche présentent le mystère douloureux :

 

Qui a sué du sang pour nous
Qui a été flagellé pour nous
Le Couronnement d’épines
Le portement de la croix
Le crucifiement

 

 

Dans le choeur, les vitraux présentaient les cinq mystères glorieux. Détruits lors de la seconde guerre mondiale, ils ont été remplacés par deux vitraux représentant saint Pierre et saint Paul, les fondateurs du christianisme.

Le chemin de Croix :
En bois sculpté et en relief, ce chemin de Croix date de la fin des années 1920. Les inscriptions sont en allemand (langue officielle en Alsace entre 1870 et 1918, donc mieux comprise à l’époque).

 

Le choeur :

Le maître-autel :
La partie haute évoque le Nouveau Testament : la sainte Cène et la multiplication des pains
La partie basse évoque l’Ancien Testament : le sacrifice d’Abraham et la rencontre avec Melchisédec.
Sur la porte du tabernacle, un christ pantocrator (maître souverain).

L’autel :

A l’avant, Jésus-Christ est représenté en Agneau Pascal avec les symboles décrits dans le livre de l’apocalypse de saint Jean.
Sur l’arrière, le mot grec ΙΧΘΥΣ, (« poisson ») est l’un des symboles majeurs qu’utilisaient les premiers chrétiens en signe de reconnaissance. Il représente le Sauveur durant les débuts de l’église primitive. En grec, c’est un acronyme pour Jésus-Christ, le Fils de Dieu, notre Sauveur.

Les autels latéraux :

L’autel latéral de gauche présente une pietà entourée de sainte Odile et de sainte Marie-Madeleine.
L’autel latéral de droite représente l’enfance de Jésus avec Joseph entourés de saint Morand et saint Louis de Gonzague, patron des jeunes, pour qui il existait dans chaque paroisse des dévotions spéciales des jeunes gens.
Sur l’autel latéral gauche, en bas sur la face droite est gravé dans le bois :
Boehm Frères Mulhouse 1928

Les fonts baptismaux :
C’est là que se célèbre le baptême rite d’admission dans la communauté chrétienne.
Le couvercle en bois sculpté représente saint Jean-Baptiste baptisant le Seigneur.

La chaire :

Jusqu’en 1965, la chaire permettait au prêtre de s’adresser aux fidèles. Sur l’abat-voix, l’Esprit Saint, sous forme de colombe, symbolise le souhait d’inspiration divine du prédicateur.
La chaire s’élève vers le ciel comme un arbre aux racines solides.

La décoration d’anges, messagers de Dieu, rappelle celle de l’autel.

 

Ornant la chaire, les emplacements des quatre Evangélistes sont rehaussés de rinceaux ouvragés.

Saint Mathieu avec le jeune homme
Saint Luc avec le taureau
Saint Marc avec le lion
Saint Jean avec l’aigle

L’orgue :
Fabriqué par la maison Schwenkedel (opus 51) et inauguré en 1934, il compte 16 jeux et 1186 tuyaux. Il fait partie de la famille des orgues symphoniques.

Sources :
Plaquette de la Pastorale du tourisme et des Loisirs (2017)
Plaquette Steinbach, 2001, une paroisse rénove son église
Précisions de l’abbé Jean-Paul Freudenreich sur la statue de saint Louis de Gonzague
Site de la paroisse de Steinbach