Pâques au jardin

Les différentes œuvres :

Giotto di Bondone
Duccio
Fra Angelico
Schöngauer
Le Titien
Franciabigio
Bernardino Luini

Le Corrège
Hans Holbein le Jeune
Hans Baldung Grien
Angelo di Cosimo dit Il Bronzino
Le Tintoret
Janssens
Alonso Cano
Nicolas Poussin
Laurent de la Hyre
Gabriel Metsu
Willem Forchondt et Willem van Herp
Fritz von Uhde

Les compléments d’information de la PRTL :
Le texte de l’Evangile de Jean
Les traductions de la Bible
Le nom Marie de Magdala
Qui est Marie-Madeleine ?
Marie-Madeleine en France
D’autres Madeleines
Eglise de la Madeleine à Paris
D’autres « Noli me tangere »
Ermitage de Steinbach

PAQUES AU JARDIN : GIOTTO DI BONDONE

Le Christ apparaissant à Madeleine après la Résurrection, détail de la fresque de Giotto di Bondone dans la chapelle des Scrovegni à Padoue, 1303.

La scène qui nous intéresse occupe la moitié droite du panneau, la gauche étant occupée par le tombeau vide, surmonté par deux anges, au pied duquel dorment quatre gardes.

Quelques arbustes, mais pas de jardin à proprement parler. Jésus est vêtu de blanc et porte l’étendard de la Résurrection. Noter la trace des clous à la main droite et sur le pied droit.

Vêtue de rouge, Marie est agenouillée à ses pieds dans une attitude de supplication, les mains anxieusement tendues, mais Jésus la tient à distance …Les deux se regardent.

Remarquer l’ange de droite manifestement intéressé par la rencontre de Marie-Madeleine et Jésus.

PAQUES AU JARDIN : DUCCIO

Cette oeuvre figure au revers de la Maesta (1308-1311), au musée de l’Oeuvre de la cathédrale de Sienne. Le grand peintre siennois Duccio  y a peint le cycle de la Passion et de la Résurrection.

Derrière les rochers, le jour qui se lève a l’éclat de l’or, premières lueurs de la Résurrection.

Marie-Madeleine revêtue d’un grand manteau rouge, supplie, les mains tendues vers Jésus.

Jésus se tient devant elle, les vêtements irradiés de lumière céleste. Il tient en main la croix surmontée de l’étendard de la résurrection et regarde Marie. Il esquisse un tout petit geste de mise à distance avec sa main droite. Les regards échangés disent une certaine tristesse.

Au milieu de ces rochers pointent deux arbres vigoureux. Certes, ils mettent en valeur l’espace où se trouve le Christ, mais surtout ils rappellent le jardin de la Genèse. Lorsque Marie-Madeleine prend Jésus pour le jardinier, elle devine que, par sa résurrection, Jésus conduit l’humanité réconciliée vers ce jardin …

PAQUES AU JARDIN : FRA ANGELICO

Le moine Fra Angelico a peint cette fresque entre 1438 et 1440 sur un mur de la cellule du couvent San Marco à Florence. Cette fois, nous sommes dans un jardin clos par une palissade, à proximité du tombeau vide.

Les deux personnages ont des postures indiquant un élan interrompu. Marie-Madeleine, longs cheveux dénoués, robe rouge, a été surprise en reconnaissant le Christ et s’est agenouillée. Elle tente de s’approcher de lui, mais les paroles qu’il prononce l’arrêtent. Jésus, houe sur l’épaule, est prêt à s’éloigner : regardez ses pieds inversés ; ils portent les stigmates de la crucifixion.  Il arrête la main de Marie-Madeleine, avec un geste à la fois doux et majestueux pour signifier qu’il n’appartient plus au royaume des vivants.

En observant de plus près le sol entre Marie-Madeleine et Jésus, on remarque des fleurs rouges, réitération des stigmates. Trois petites croix rouges ont été dessinées au dessus du pied de Marie-Madeleine : elles symbolisent la Passion du Christ et la Trinité.

PAQUES AU JARDIN : SCHÖNGAUER

Cette œuvre fait partie du retable des Dominicains peint en 1473 par Martin Schöngauer, aujourd’hui au musée Unterlinden de Colmar.

Pas de tombeau, mais un jardin délimité par des fascines en bois tressé, avec arbre, arbustes, fleurs, un rappel  du paradis de la Genèse. L’arbre, allusion au bois de la croix, s’est couvert de fleurs printanières, de fruits et d’oiseaux : c’est un arbre de vie.

Le fond doré nous signifie que ce jour rayonne d’une lumière particulière.

Jésus se tient sur le chemin ; cette fois, c’est lui qui est revêtu du rouge de la Passion. Il tient l’étendard de la résurrection. Marie-Madeleine à genoux se penche pour le toucher. Les mains se joignent presque, infime moment d’hésitation ? mais Jésus est prêt à repartir.

Pas d’outil de jardinage, mais un autre objet : aux pieds de Marie, le vase d’aromates qu’elle destinait à l’embaumement du corps du Christ.

PAQUES AU JARDIN : LE TITIEN

Dans cette œuvre de 1513 conservée à la National Gallery de Londres, Le Titien place la scène dans un paysage caractéristique du début du 16e siècle.
Il innove en dénudant le Christ. Jésus porte seulement le linceul blanc qui le recouvrait dans la tombe. Le peintre insiste sur le drapé qui répond à celui du vêtement également très simple de Marie-Madeleine.
Le Christ tient une houe rappelant que Marie-Madeleine l’avait d’abord pris pour un jardinier.
La position des corps a été soigneusement étudiée. Le geste d’évitement conduit le Christ à une position en courbe légère symbolisant parfaitement la douceur du refus. Marie-Madeleine, agenouillée sur le sol, presque couchée, implorante, lève les yeux vers le Christ au-dessus d’elle. Le peintre l’a placée dans l’axe de la diagonale du tableau.
Les deux personnages se détachent nettement du paysage, sorte de décor de théâtre, par leur position au premier plan et la blancheur des corps et des vêtements, seulement tempérée par le contrepoint rouge de la robe de Marie-Madeleine.

PAQUES AU JARDIN : FRANCESCO DI CHRISTOFANI BIGI

Cette œuvre de Francesco di Cristofani Bigi, dit Franciabigio, se trouve au musée du Cenacolo di San Salvi à Florence. Elle date de 1520.
Moins connue que d’autres, elle est intéressante à plusieurs titres : tout d’abord par le choix des couleurs : chaudes pour Marie-Madeleine, plus froide pour Jésus, un mauve-violet inhabituel que l’on retrouve dans les différentes teintes du ciel.
Au loin, à gauche un ange veille toujours à l’entrée du tombeau, il explique aux femmes présentes que le tombeau est vide … et pour cause.
Marie-Madeleine, richement et très élégamment vêtue et coiffée est à genoux aux pieds de Jésus qui porte tous les stigmates de sa passion.
Nous sommes dans un jardin clos et Jésus tient une houe sur son épaule. De sa main libre, il tient Marie-Madeleine à distance. Les deux se regardent, les mains sont très proches…

PAQUES AU JARDIN : BERNARDINO LUINI

Cette œuvre de Bernardino Luini, peintre lombard de la Renaissance, orne depuis 1521 l’église San Maurizio al Monastero Maggiore de Milan.
Le tombeau vide est à gauche gardé par deux anges, les saintes femmes sont à l’arrière plan. La rencontre de Jésus et Marie-Madeleine occupe tout l’espace restant.
Marie-Madeleine, les cheveux dénoués, est richement vêtue. A ses pieds est posé le vase d’aromates.
Jésus porte une courte et simple tunique. De la main gauche, il tient une serfouette (On va faire des progrès en outils de jardinage !).
Marie-Madeleine ne regarde pas Jésus ; songeuse, elle fixe un point devant elle. Jésus, lui, regarde la jeune femme et touche son front ; ce geste apparaît en peinture au début du 15ème siècle.

PAQUES AU JARDIN : LE CORREGE

Ce tableau de 1525 d’Antonio Allegri, dit Le Corrège, est exposé au musée du Prado de Madrid. Un décor naturel, sauvage, une femme en robe de cour, éperdue, un Jésus vêtu d’une large pièce de tissu bleu, son suaire, et désignant le ciel, un intense échange de regards… mais Jésus dévie cet élan vers une destination plus haute… L’arbre à droite renforce cette ligne de force verticale.
Regardons de plus près : Les mains de Marie-Madeleine sont retenues en arrière (ne me touche pas !) Mais son corps est tendu vers Jésus ; l’élan passionné de Marie-Madeleine se poursuit dans le bras droit de Jésus, puis remonte tout au long du bras gauche jusqu’au bout de son index, vers le ciel, vers le Père.
Jésus concentre deux attitudes théoriquement successives : « ne me touche pas » et « c’est vers là haut qu’il faut tendre … ».
Le regard les relie l’un l’autre, la femme littéralement happée, entraînée par le regard du Christ. Tout à droite, sur le sol, une houe et une bêche, allusions à la méprise de Marie-Madeleine.

PAQUES AU JARDIN : BENVENUTO TISI

Benvenuto Tisi, dit Il Garofalo, a peint cette toile en 1525. Elle se trouve aujourd’hui à la Galerie Borghese à Rome.
Le Christ se tient devant le tombeau. Des rayons lumineux entourent sa tête. Il est drapé dans son linceul, tenant dans la main droite une serfouette, esquissant un geste à la fois de mise à distance et de bénédiction … il a les yeux baissés… pour ne pas donner de prise à Marie-Madeleine ?
Aux pieds de Jésus, elle est très belle, pourtant, dans sa superbe robe de cour, aux couleurs somptueuses, sa coiffure élaborée, la main gauche sur le vase d’aromates… De la main droite, elle semble accepter la mise à distance…
La lumière est mise sur les deux personnages de la scène, mais une deuxième lumière vient éclairer par delà le jardin clos un paysage très naturaliste.

PAQUES AU JARDIN : HANS HOLBEIN LE JEUNE

Un Noli me tangere plus sombre de Hans Holbein le Jeune exposé à la Royal Collection d’Hampton Court à Londres. L’œuvre est datée de 1532-1533.
Le premier plan est dominé par les deux personnages principaux qui se surprennent devant la tombeau à droite. Entre eux, en arrière plan, Pierre et Jean, se dirigent vers Jérusalem que l’on aperçoit dans la vallée en contrebas. A gauche se trouve le calvaire où, exceptionnellement, l’artiste a montré plus de trois croix. A droite, le tombeau illuminé d’une lumière divine ; à l’intérieur, deux anges.
Marie-Madeleine reconnaît Jésus et s’avance vers lui : sa main droite tendue comme pour éviter une collision avec l’homme devant elle. De la main gauche, elle serre le vase d’aromates. Le Christ tend à son tour les deux bras pour arrêter sa progression, pour l’apaiser aussi. Les couleurs des vêtements sont inversées, de sorte que les deux deviennent des négatifs l’un de l’autre.
La lumière de l’aube n’a pas encore atteint l’obscurité d’encre au-dessus des personnages et tandis que le visage du Christ est en pleine lumière, les yeux de Marie-Madeleine expriment la confusion. Une confusion, montrant le doute et la tristesse qui seront bientôt remplacés par la claire lumière de l’aube et la certitude de la Résurrection.
Toute la scène est très soigneusement composée. Les verticales établies par le Christ ressuscité et Marie-Madeleine se poursuivent dans les arbres.

PAQUES AU JARDIN : HANS BALDUNG GRIEN

Dans cette œuvre de Hans Baldung Grien datant de 1539 et exposée au Hessisches Landesmuseum de Darmstadt, nous sommes d’abord frappés par les différents tons de blanc : la robe de Marie-Madeleine, le perizonium (morceau d’étoffe ceignant les reins) de Jésus, les chairs très claires ; celle de Jésus mise en valeur par le manteau rouge sombre, les montagnes et les nuages.
Pas d’échange de regards : Jésus fixe le spectateur, Marie-Madeleine semble bien songeuse. Les gestes des mains sont comme retenus.
Ce qui frappe également, c’est la différence de taille des deux personnages : même agenouillée, Marie-Madeleine est bien petite et bien menue : Jésus ressuscité (les stigmates sont bien visibles) occupe toute la partie droite du tableau ; sa taille et sa verticalité encore soulignées par l’arbre à droite. Les anges dans le tombeau vide à gauche sont tout petits. Le paysage à l’arrière fait déjà penser au romantisme des peintres allemands du 19e siècle, Carl David Friedrich par exemple.
Au fait, Jésus s’appuie sur une bêche, l’aviez-vous remarqué ? Et Marie-Madeleine est représentée deux fois : une fois à côté du tombeau et en face de Jésus.

PAQUES AU JARDIN : ANGELO DI COSIMO dit IL BRONZINO

Le titre de cette œuvre d’Angelo di Cosimo dit Il Bronzino est « Le Christ en jardinier apparaît aux trois Marie ou Noli me tangere ». Elle date de 1561 et vous attend au Louvre.
Avec ce titre très explicite, tout est dit … il nous dit qui sont les deux autres femmes à droite du tableau, il nous dit le tombeau vide, curieusement situé tout en haut à droite, il nous explique la bêche sur laquelle s’appuie Jésus. D’ailleurs, un parterre de fleurs se situe derrière Jésus et Marie-Madeleine. Il nous dit : Ne me touche pas …
Mais ce titre ne nous dit pas les mouvements des deux personnages, le déhanchement de Jésus, revêtu de son seul suaire, pour éviter Marie-Madeleine, car elle n’hésite pas à s’approcher de lui, tout en demande et en attente.
Nous sommes en plein maniérisme, ce courant de peinture italien du 16ème siècle : lignes serpentines comme le corps en S de Jésus, épaules en arrière, buste en avant et jambes se retirant vers l’arrière, recherche du mouvement, couleurs acides, proportions
malmenées : la tête de Jésus semble petite pour ce corps allongé au maximum.

PAQUES AU JARDIN : LE TINTORET

Encore une bien belle Marie-Madeleine aux pieds de Jésus, vêtue de tons ocres s’accordant à ses cheveux d’un blond vénitien. Elle esquisse un geste vers Jésus, mais celui-ci pour éviter le contact a un mouvement très net de retrait, il se replie en arrière, tout en la regardant.
Il s’appuie de la main gauche sur une houe tenue à l’envers, rappel du jardinier, de même que le jardin luxuriant tout autour. Les deux personnages sont nimbés de lumière. Les deux anges à gauche rappellent la résurrection.
La majorité des œuvres du Tintoret se trouve à Venise, mais pour admirer ce tableau de 1580, il vous faudra aller au musée de Toledo (Etats-Unis, Etat de l’Ohio).

PAQUES AU JARDIN : ABRAHAM JANSSENS

Nous sommes habitués à présent à l’outil agricole des scènes d’apparition de Jésus à Marie-Madeleine, ici, une bêche. La nouveauté réside dans le large chapeau de Jésus, censé faire partie de l’attirail du jardinier. Bon d’accord, le manteau d’un rouge éclatant à moitié baissé, et les pieds nus, ce n’est pas idéal pour bêcher ……
Nouvelle aussi est la profusion de légumes (amusez vous à reconnaître ce qu’on cultivait au 17ème siècle …) tout autour de Jésus pour accréditer l’idée du jardinier.
Marie-Madeleine à genoux esquisse un geste pour approcher Jésus, mais il la tient à distance. Le tableau daté de 1620 est aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Dunkerque. On dit que son auteur, Abraham Janssens, un peintre baroque flamand, s’est fait aider d’un autre peintre, Jan Wildens, pour le paysage en arrière plan.

PAQUES AU JARDIN : ALONSO CANO

Cette œuvre du peintre, architecte, sculpteur espagnol Alonso Cano, peinte en 1640 est exposée au musée des beaux-arts de Budapest (Hongrie).
La scène se déroule en pleine nature. Le torse nu de Jésus laisse voir la plaie au côté, référence à la Passion, de même que la marque des clous. De la main gauche, il tient une pelle, référence à la méprise de Marie-Madeleine, reconnaissable au vase d’aromates sur lequel elle s’appuie de la main gauche.
La position des pieds du Christ montre qu’il est prêt à repartir, évitant de se laisser toucher par Marie-Madeleine, mais c’est lui qui pose sa main sur la tête de la jeune femme dans un geste de bénédiction : lui seul a le droit de toucher l’humain, au sens propre comme au sens figuré.
Remarquez également l’échange de regards entre les deux.

PAQUES AU JARDIN : NICOLAS POUSSIN

Au musée du Prado (Madrid), sur cette petite toile (43 X 39 cm) de Nicolas Poussin datée de 1657, même si nous sommes tout près du tombeau (à droite), nous sommes bien en face d’un Christ jardinier, bien terrien, ancré dans le paysage : tenue simple, sandales, pelle en main ; Jésus est manifestement en train de jardiner. Pour preuve, les légumes à ses pieds … Il n’esquisse pas de mouvement de repli, mais tient cependant Marie-Madeleine à distance d’un geste de la main, une main immense. Marie-Madeleine, à genoux, le regarde éperdue…

PAQUES AU JARDIN : LAURENT DE LA HYRE

Laurent de La Hyre est un peintre et graveur français, l’un des principaux représentants de la peinture française de la 1ère moitié du 17ème siècle, particulièrement réputé pour ses paysages historiques incluant des scènes de l’Antiquité classique avec arrière plans de ruines. Il a également peint des scènes religieuses.
Nous retrouvons ces caractéristiques dans cette rencontre de Jésus et Marie-Madeleine : vêtements antiques aux couleurs franches, arrière plan de rochers. La lumière vient de gauche, éclairant le visage de profil de Jésus, la moitié du visage de Marie-Madeleine et le tombeau gardé par un ange.
A genoux, la jeune femme a un mouvement d’élan vers Jésus dont elle tente de toucher le manteau. Chez Jésus, on retrouve le mouvement déjà vu chez d’autres peintres : corps en retrait, prêt à repartir (cf mouvement du pied droit) et geste vers Marie-Madeleine dont il touche le front.
Le matériel du présumé jardinier est à gauche du tableau.
Si vous voulez voir cette œuvre de 1656, il faudra aller au musée de Grenoble.

PAQUES AU JARDIN : GABRIEL METSU

Gabriel Metsu est un peintre néerlandais du siècle d’or. Il est l’auteur de quelques tableaux à thème biblique et de nombreuses scènes de genre. Cette œuvre de 1667 est exposée au Kunsthistorisches Museum de Vienne.
Le tableau est partagé comme par une diagonale, accentuée par les deux personnages : Marie-Madeleine à genoux, le corps tendu vers Jésus et Jésus debout. Le paysage sombre occupe toute la partie de gauche. La lumière est orientée vers Marie-Madeleine et Jésus. Tout est dans les regards et le mouvement des mains … Les accessoires, vase d’aromates pour la jeune femme, et bêche pour Jésus, sont à terre.
Quelques années auparavant, Gabriel Metsu avait peint une Crucifixion exposée à la Pinacothèque des musées du Capitole à Rome où l’on reconnaît parfaitement les deux personnages du Noli me tangere…

PAQUES AU JARDIN : WILLEM FORCHONDT ET WILLEM VAN HERP

J’ai choisi cette œuvre pour la profusion de fruits et légumes du jardin !
Mais parlons d’abord du reste du tableau : il est daté de 1678 et est le fruit d’une collaboration : Willem Forchondt pour les personnages et Willem van Herp pour le paysage.
Marie-Madeleine et Jésus occupent le centre du tableau. Ils sont assez éloignés l’un de l’autre, éloignés socialement aussi : Marie-Madeleine richement parée face à un Jésus, pieds nus, vêtu d’un manteau rouge et d’un chapeau de paille, s’appuyant sur une bêche …D’ailleurs la scène se passe dans un jardin aux allées et carrés bien alignés, mais non loin des trois croix du Golgotha et du tombeau de Jésus qu’on distingue à droite.
Profusion de fleurs et de fruits donc. Dans quel but toute cette végétation ? Le jardin renvoie au Paradis ou plus symboliquement encore à l’âme humaine parée de vertus, dont le Christ est le jardinier ….

PAQUES AU JARDIN : FRITZ VON UHDE

Nous sommes dans une forêt ; une jeune femme, vêtue d’une robe marron et d’un châle noir pleure, éperdue de chagrin. Que pleure-t-elle ? La fin d’un amour ? La perte d’un être cher ? Une vie trop dure ? Elle semble inconsolable.
Un jeune homme s’est approché d’elle, compatissant. Il a un bâton à la main, un chapeau accroché au dos . Qui est-ce ? Non, pas un jardinier ! mais ces cheveux longs, cette tunique blanche ? Oui, c’est bien Jésus, c’est bien le ressuscité, et cette fois, le peintre illustre le verset
« Femme, pourquoi pleures-tu ? » et c’est Jésus qui s’approche de Marie-Madeleine, qui lui parle, qui la touche, qui va la consoler, la libérer, l’ouvrir à la joie de la résurrection.
Fritz von Uhde a peint ce tableau à la fin du 19ème siècle, en 1892 quand l’art religieux cherchait à se renouveler et il en a fait une œuvre intemporelle.
Pour la voir, il faut traverser l’Atlantique , elle se trouve au Seattle Frye Art Museum.

Fritz von Uhde, deux ans plus tard, en 1894 donc, a peint cette apparition de Jésus à Marie-Madeleine, plus classique avec le jeune femme à genoux dans un geste de prière et de demande et un Jésus à la fois en retrait, mais aussi penché vers elle. Il semble lui parler avec beaucoup de douceur et elle écoute, attentive.
Le cadrage n’a rien de classique : les deux personnages occupent presque tout l’espace du tableau, Jésus prend toute la hauteur.
La scène se passe à proximité d’un village.
Cette œuvre se trouve plus près de nous, à la Neue Pinakotek de Munich.

L’EQUIPE DE LA PRTL VOUS PROPOSE DES COMPLEMENTS D’INFORMATION

Le texte de l’Evangile de Jean
Après la Pâque, les disciples ont annoncé la résurrection de Jésus. Les évangiles ont été écrits quelques dizaines d’années plus tard. Ils aboutissent tous à la Passion puis à la Résurrection. Les récits de la condamnation et de la mise à mort de Jésus disent le
souvenir de ce que les disciples ont pu voir. Les récits de la résurrection de Jésus racontent l’expérience de foi des disciples.
Les récits d’apparition closent le tout. Ils sont toujours construits d’après un même plan :
• La présence subite de Jésus
• La reconnaissance du Ressuscité
• L’envoi en mission du/des disciples
Ainsi dans le chapitre 20 de l’Evangile de Jean, Marie de Magdala est près du tombeau vide. Elle se retourne et voit un « jardinier ». Elle reconnaît Jésus quand il l’appelle par son nom. Elle se retourne à nouveau et lui dit « Maître ».
L’envoi en mission est exprimé dans les versets 17 et 18 : Jésus lui dit : « Noli me tangere (Ne me touche pas), car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis leur : je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » Et Marie de Magdala va annoncer aux disciples qu’elle a vu le Seigneur et qu’il lui a dit cela.
Brigitte

Les traductions de la Bible
La Bible hébraïque (Ancien Testament) a été traduite en grec entre 250 et 130 av. JC, elle est appelée la Septante. Le Nouveau Testament a été rédigé en grec. Dans l’empire romain, il a fallu très tôt traduire ces textes en latin. Vers la fin du IVe siècle, cette traduction latine ne convient plus et Saint Jérôme écrit une nouvelle traduction à partir des textes originaux hébreux et grecs. Elle ne s’imposera vraiment qu’au VIIe siècle. A partir du XIIIe siècle, on appelle cette Bible latine la Vulgate. Elle est déclarée authentique par le concile de Trente au XVIe s.
En 1979, le pape Jean-Paul II a promulgué une version latine moderne.
Les singularités du texte de l’Evangile de Jean
• Noli me tangere :
C’est le seul évangile dans lequel est développé l’épisode du « Noli me tangere ». Cette formule latine de Saint Jérôme a été traduite en « Ne me touche pas ». Cette traduction fait réfléchir, car le grec disait « mê mou haptou » ce qui est plus proche de « Ne me retiens pas ». En effet, Marie-Madeleine n’est plus en présence de Jésus mais du Christ. Il est dans un autre monde. Elle doit laisser son Maître terrestre. Elle doit montrer une attitude positive de détachement, de liberté. Pendant sa vie publique, Jésus a toujours libéré les humains qui l’approchaient.
• Marie :
Jésus appelle Marie par son nom. Il désigne sa mère par le mot « Femme ». A l’époque, appeler une femme par son nom était une attitude socialement inconvenante à son égard. Mais dans l’antiquité, dire le nom est un signe de reconnaissance, d’existence. C’est gommer l’anonymat.
• Le jardin :
Jean est le seul à situer précisément le tombeau de Jésus dans un jardin, comme les sépultures royales dans l’Antiquité. Dans la Bible, l’Homme commence et finit dans un jardin : Adam et Jésus. Le paradis et le jardin du tombeau. Le jardin est un lieu de vie.
Brigitte

Le nom : Marie de Magdala
Le nom de Marie de Magdala a été francisé en Marie-Madeleine.
En araméen, langue très utilisée du temps de Jésus, Magdala signifie la tour, en hébreu Migdal. En allemand, Madeleine se dit Magdalena, diminutif Magda.
Remarque : die Magd = la servante
Marie est originaire de Magdala, une localité au bord du lac de Tibériade, qui aurait été créée au 1er siècle av JC par les Hasmonéens (165-63 av JC, date de la prise de Jérusalem par les Romains). Son nom grec était Taricheia qui signifie salaison. Donc la pêche y tenait une place importante. Des quais portuaires y sont très bien conservés. En 2009, les archéologues ont découvert une synagogue dans ses ruines.
Ce que nous appelons « prénom » aujourd’hui était autrefois le nom. Souvent jusqu’à une période proche, de nombreuses personnes portaient le même nom qu’elles fassent ou non partie de la même famille. Une des façons de les distinguer était d’ajouter à leur nom le lieu d’origine. Un exemple célèbre est Léonard de Vinci (localité près de Florence).
On pouvait adjoindre le métier (Meunier, Muller), un autre nom (Martin), le nom d’un végétal (Pommier, Apfelbaum), un qualificatif (Legrand, Klein) etc…sans oublier les surnoms. Ces ajouts se transformeront en noms de familles.
La transmission du nom devient progressivement héréditaire vers le XIIe siècle.
Dans le royaume de France, en 1539 par l’ordonnance de Villers-Cotterêts, François 1er a imposé la tenue de registres des baptêmes et des décès. Les curés des paroisses inscrivaient ces actes.
Brigitte

Qui est Marie-Madeleine ?
Nous allons essayer de dénouer les nœuds faits au cours des siècles dans ses beaux cheveux !
Les Evangiles nous présentent trois Maries :
Marie de Magdala :
Jésus l’avait guérie de sept démons (Luc 8). Elle fait partie des « saintes femmes » qui se sont rendues au sépulcre. Elle est la première à constater la Résurrection du Christ.
Marie de Béthanie :
Elle est la sœur de Marthe et de Lazare. Elle répand un parfum sur la tête de Jésus (Marc 14)
La pécheresse :
Elle répand un parfum sur les pieds de Jésus (Luc 7). Elle est pardonnée Luc 7,47 : « … ses péchés lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour »
Les chapitres 7 et 8 de Luc se suivent et présentent une femme, ce qui a amené une confusion dans l’attribution de l’identité de ces femmes. Le pape saint Grégoire le Grand (590-604) amalgame officiellement les trois Maries en une seule : Marie-Madeleine.
Des raisons d’évangélisation en sont probablement la cause, puisqu’après les invasions, de nombreux barbares sont installés dans l’ancien empire romain. L’Eglise a besoin d’un modèle concret de réconciliation et de pardon. Marie-Madeleine sera présentée comme une pécheresse pénitente. Son modèle est très accessible aux fidèles. Ceux-ci peuvent s’identifier à son exemple de repentir. Marie-Madeleine concrétise l’imperfection humaine alors que Marie, mère de Jésus, est la référence de la perfection divine.
N’oublions pas que les femmes ont joué un grand rôle dans la vie de Jésus ainsi que dans l’Eglise primitive. Dans la société patriarcale de l’époque, Jésus ressuscité est apparu en premier à une femme : Marie-Madeleine. Il lui a donné la mission d’annoncer sa Résurrection aux apôtres. Cela a posé problème aux hommes de son temps (et pas qu’à ceux-là !). En effet, ils considéraient que la Femme avait une dignité inférieure et son témoignage n’était pas recevable légalement.
Jésus a souvent osé transgresser les tabous !
A présent, Marie-Madeleine est présentée comme l’Apôtre des apôtres. En 1969, le pape Paul VI la fait considérer comme une disciple de Jésus et non comme une simple pénitente. Le 16 juin 2017, le pape François élève la mémoire liturgique de sainte Marie-Madeleine au rang de fête liturgique.
Dans les Evangiles, Marie-Madeleine exprime toute la sensibilité, l’amour, la générosité, la fidélité, l’humilité, la persévérance dont sont capables les êtres humains malgré leurs travers.
Marie-Madeleine est le lien entre le Jésus de l’Histoire et le Christ de la Foi.
Au long des siècles, les artistes l’ont représentée et les fidèles l’ont vénérée.
Brigitte

Marie-Madeleine en France

Après l’an mil, la France se couvre d’un « blanc manteau d’églises ». C’est l’émergence de l’art roman. Dès le VIIIe siècle, la dévotion à Marie-Madeleine est attestée dans les sacramentaires, mais c’est entre les XIe et XIIIe s que la sainte est particulièrement vénérée. Au Moyen-Age, de nombreux territoires prennent un saint comme emblème (saint Patrick en Irlande, saint Jacques en Espagne, saint Georges en Angleterre…).
Bien que la monarchie française s’en empare, Marie-Madeleine est surtout un emblème dans les terres des ducs de Bourgogne et des comtes de Provence. Pourquoi ?

Nous devons remonter à la légende : Marie-Madeleine, ainsi que Marie Jacobé, Marie Salomé, Lazare et Marthe, auraient débarqué en Provence dans un lieu-dit « Les Saintes-Maries-de-la-Mer ». Marie-Madeleine se serait établie dans une grotte du
massif de la Sainte-Baume.
Plusieurs documents attestent l’existence de sanctuaires dans lesquels est pratiqué le culte de la sainte grâce à la possession d’une relique.

Dans la seconde moitié du XIe s, l’abbaye de Vézelay va développer le culte de Marie-Madeleine grâce à une ancienne tradition qui prétendait que la sépulture de Marie-Madeleine aurait été déposée dans cette abbaye. La sainte sera une figure du repentir mais aussi « l’amie du Christ », la « servante de Dieu », le premier témoin de la Résurrection.
Sa figure charitable fera que de nombreux hôpitaux, léproseries, maladreries prendront son nom. Le pèlerinage de Vézelay a un tel succès que l’abbé obtient des privilèges et
que l’abbaye devient un des points de départ vers Compostelle.
Mais voilà que fin 1279, Charles d’Anjou, comte de Provence et roi de Naples, revendique la «véritable » sépulture de Marie-Madeleine à Saint-Maximin.

Le culte magdalénien est alors tiraillé entre les Bénédictins de Vézelay et les Dominicains de la Sainte-Baume mais aussi entre les deux dynasties qui se disputent les terres ! Vézelay deviendra un lieu de culte à vocation régionale alors que la Sainte-Baume recevra le soutien des papes.
La sainte restera le principal modèle féminin proposé par l’Eglise. A partir du XVIIe s, sous la Contre-Réforme, elle sera souvent représentée par les peintres. Après l’arrêt du culte pendant la Révolution, Marie-Madeleine concrétisera le retour à la foi et redeviendra un thème central de la peinture religieuse. En littérature, elle servira de modèle dans une dimension psychologique chez Victor Hugo, Emile Zola, Théophile Gautier, Marguerite Yourcenar entre autres.
Dans certaines régions/pays, de nombreuses églises portent le vocable de sainte Marie-Madeleine.
En Alsace nous n’en avons que trois : Linthal XIIe s, Sainte Marie-aux-Mines XVIIIe s, Strasbourg. A noter qu’à Fribourg-en-Brisgau se trouve une église œcuménique d’un style très contemporain.
Brigitte

Qu’est-ce qu’une « madeleine de Proust » ?

Dans le langage commun, une madeleine de Proust désigne tout phénomène déclencheur d’une impression de réminiscence, que ce soit un élément de la vie quotidienne, un objet ou un geste, faisant revenir un souvenir à la mémoire de quelqu’un, comme le fait une madeleine au narrateur dans le 1er tome d’ « À la recherche du temps perdu ».
La distinction entre la mémoire volontaire restituant le passé et la mémoire involontaire, qui permet de le revivre et de se le réapproprier, est une dimension essentielle de l’œuvre de Marcel Proust qui décrit comment le souvenir d’un rituel de son enfance a ressurgi en trempant une madeleine dans du thé.

En effet, enfant, sa tante lui donnait de petites madeleines trempées au préalable dans son thé. L’homme enregistre sans s’en rendre compte de nombreux souvenirs de façon passive qui resurgissent de façon aléatoire. Cette réminiscence involontaire du passé permet de le reconstruire et de le retrouver.
La théorie de la madeleine illustre donc le fait que certains objets ou odeurs font resurgir les souvenirs.

La madeleine de Commercy

En 1755, Stanislas, roi de Lorraine, reçoit. Mais au cours du repas, on lui apprend que son pâtissier, fâché à la suite d’une querelle, a rendu son tablier. Un repas sans dessert ne peut se concevoir. Le majordome se fait fort de sauver le roi de ce déshonneur, pourvu qu’on lui laisse quelque temps. Pendant que la société s’amuse de jeux, de récits, on s’affaire à l’office. Et voici le dessert. On apporte aux invités des gâteaux d’une forme originale, dorés, et fondants… Une merveille !
Ravi, le roi fait venir l’auteur de ce miracle : on lui présente une jeune et jolie servante, rose de confusion et les mains encore blanches de farine…

  • « Comment s’appelle ce chef-d’œuvre ?»
  • « Il n’a pas de nom, sire ; c’est ce que l’on fait chez moi, à Commercy, les jours de fête »
  • « Et quel est ton nom ?»
  • « Madeleine »
  • « Eh bien, il s’appellera comme toi : Madeleine de Commercy ».

Des lieux qui portent le nom de « Madeleine »

  • La Madeleine : commune française de la Métropole européenne de Lille – département du Nord.
  • Le château de la Madeleine : situé sur les hauteurs de Chevreuse, offre un superbe panorama sur la vallée de l’Yvette. Magnifique forteresse construite entre le XIe et le XIVe siècle.
  • Les monts de la Madeleine : massif montagneux situé au nord du Massif Central qui culmine à 1 164 mètres d’altitude. Ces monts marquent la limite entre les départements de l’Allier et de la Loire et tirent leur nom de la chapelle de la Madeleine, érigée au cours du Moyen-Age.
  • les îles de la Madeleine : elles forment un archipel situé au centre du golfe du Saint-Laurent au Canada. Ses habitants, les Madelinots et Madeliniennes, sont répartis dans plusieurs hameaux.

En 1663, la Compagnie de la Nouvelle-France accorde la concession de l’archipel à François Doublet de Honfleur qui lui aurait attribué son nom en voulant ainsi honorer son épouse Madeleine Fontaine.
Les Îles de la Madeleine abritent des criquets, les « Melanoplus madeleineae ».
Michelle et Michel

Pleurer comme une Madeleine
Cette expression familière signifie pleurer abondamment comme Marie-Madeleine devant le tombeau vide. Elle n’apparaît qu’au XIXe siècle. Honoré de Balzac l’utilise dans « La duchesse de Langeais ». Jusque-là, on employait l’expression traditionnelle plus ancienne « faire la Madeleine » qui est attestée dans Les Miracles de Nostre Dame de Gautier de Coinci en 1223.
Brigitte

L’église de la Madeleine à Paris


Cette église a la particularité de ressembler à un temple grec sans croix ni clocher à l’extérieur. Le fronton montre un Jugement Dernier. A l’intérieur, un vestibule, une nef unique sans transept, ni bas-côtés. Le chœur est dominé par un groupe de marbre imposant  » le ravissement de sainte Madeleine ». Un reliquaire d’argent renferme des reliques de sainte Madeleine. L’église est tapissée et pavée de marbre, chapiteaux et frises ornés d’or. Son cadre est étincelant et somptueux. Ses magnifiques orgues de Cavaillé-Coll sont classés monument historique.
L’esthétique de La Madeleine est équivoque : à cause de ses colonnades, elle ressemble à l’Assemblée Nationale ou à la Bourse ; elle est construite sur le même mode néo-classique que le Panthéon des grands hommes ; avec tant de statues et son socle monumental, elle s’apparente à un musée.
Englobant une partie des Champs-Elysées et du faubourg Saint-Honoré, elle est devenue le sanctuaire très international du quartier des affaires, fréquenté par les artistes et les touristes.
Cependant, La Madeleine a été proposée à des usages variés et le sanctuaire a subi les hésitations de ses constructeurs. Commencée sous Louis XV, en 1764, l’église de la Madeleine devait remplacer une vieille église dédiée à Marie-Madeleine, située au niveau du 8 boulevard Malesherbes actuel, et qui ne pouvait plus accueillir la population grandissante du quartier.
En 1777, à la mort de l’architecte chargé du chantier, son élève imagina un nouveau projet et entreprit d’importantes modifications, jusqu’à ce que la Révolution française stoppe les travaux.
En 1806, Napoléon décida de créer à Paris un temple à la gloire des soldats de la Grande Armée sur l’emplacement de la Madeleine. La précédente construction fut à nouveau rasée. Mais les travaux, encore une fois, avancèrent lentement, et le projet de temple dédié aux armées fut abandonné au profit de l’Arc de Triomphe. Le monument fut finalement rendu au culte catholique en 1816, et les travaux ne furent achevés qu’en 1842.
Michelle et Michel